Sur le dos d’une femme nue assise sur un lit, Rondeau
a écrit ces mots pris à Roger Gilbert-Lecomte : “Regarder à se crever les
yeux, à éclater le crâne, avec les yeux de derrière les yeux, de derrière la
tête, comme un aveugle avec un grand cri lumineux (…).” Les yeux de derrière
les yeux : on ne peut pas mieux dire. » Philippe Dagen,
février 2015
"Chaque
histoire, chaque homme ou femme est différent. Ça peut être un chagrin d’amour,
une envie de se retrouver face à soi-même, une indignation politique… C’est
simple de partir, surtout pour un photographe ! C’est plus compliqué de se
retrouver seul au bout du monde à vivre en totale promiscuïté avec vingt
personnes, des problèmes de sécurité, d’eau, de tout. C’est ici qu’est la vraie
générosité : rester, faire que la mission prenne le pas sur les éventuels
problèmes personnels. J’ai assisté à des moments très difficiles pour les
médecins. Je pense par exemple à ce généraliste, homéopathe dans l’arrière pays
niçois, qui s’est retrouvé en plein dans les montagnes du Kurdistan rebelle,
dans un hôpital où les blessés arrivent tous les jours, avec des gens à amputer
parce qu’ils ont sauté sur une mine. Il y est resté un mois. Depuis, l’hôpital
a été rasé par les bombes. Ce médecin, je le montre dans un moment de blues, un
soir. Comme j’en montre un autre assis dans une voiture, avec un pare-brise qui
a reçu une balle. Tous les professionnels de santé connaissent la réponse à
votre question bien mieux que moi."
Son actualité :
"J'avais posé le monde sur la table"
RÉSUMÉ :
Une rétrospective de l'oeuvre de
l'artiste Gérard rondeau présentant notamment ses photos du siège de Sarajevo,
ses clichés des traces de la Première Guerre mondiale, ses photos du Maroc, des
portraits anonymes et son approche particulière de la cathédrale de Reims.
Sa dédicace :