15 mai 1948
Choisir de parler de Brian Eno, c’est lutter vainement contre la
tentation du name dropping. Sa carrière est aussi longue et variée que son
patronyme complet – take a deep breath: Brian Peter George St. John le Baptiste
de la Salle Eno. Lire la suite
Un espace musical décloisonné
« Si on laisse sa propre personnalité hors du cadre, on
invite l’auditeur à y entrer. Prenez une scène de marine, dès qu’il y a un
sujet humain même minuscule, il capte toute l’attention. C’est inévitable.
Alors, j’ai commencé à trafiquer la voix, la déformer, la fondre, et puis,
finalement, je l’ai complètement abandonnée... Mon disque On Land est une
tentative de transposer en musique cette chose qu’on peut faire en peinture :
créer un environnement figuratif. Au début du 20ème siècle, les grands peintres
avaient l’ambition de faire des tableaux semblables à de la musique, considérée
alors comme l’art le plus noble, car non figuratif, abstrait. À l’inverse, mon
intention dans On Land était de faire une musique pareille à de la peinture
figurative, mais sans me référer à une histoire de la musique - plutôt à une
«histoire de l’écoute». »
Un esprit de séduction
« Je crois que si l’on veut créer une émotion chez
quelqu’un, il faut l’amener à s’abandonner. Écouter quelque chose, c’est un
acte de reddition. D’accord, j’accepte le monde que vous me proposez. Je veux
bien l’habiter un moment. Toute démarche culturelle est de cet ordre. On
accepte d’interrompre momentanément ses habitudes, d’entrer dans un autre
monde. J’aime obtenir cette attitude par la séduction. L’agressivité est une autre façon d’y arriver : les méthodes zen, casser les
habitudes, rendre les gens furieux. Ma façon à moi est à l’opposé. J’ai
toujours appris les choses par fascination. »
Quand une œuvre d’art devient immortelle
« C’est étrange de penser que dans une œuvre d’art, une part de soi-même devient immortelle, échappe
au contrôle de l’artiste. »En savoir +
Son actualité
"Blonde"
Une dédicace :
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